RETOUR SUR 3 MOIS DE CAMPEMENT

Un WC, des bottes de paille pour « pissotières », un unique robinet d’eau, 4 douches sommaires installées, des rats… Les conditions sanitaires furent exécrables, les abris de fortune et l’alimentation aléatoire. 

Des premières tentes…
Début juin, ils étaient une dizaine à dormir dehors, sans tente, square Daviais. Aucune place au Centre d’accueil d’urgence de Bréa,  un 115 saturé. Orientés rapidement vers un bâtiment inoccupé, le Cap 44, ils en furent délogés 10 jours après, comme 140 autres migrants. Retour à la case square.
Dans le même temps, s’ajoutèrent des personnes délogées de la Persagotière. Puis, au fil du temps, d’autres migrants les rejoignirent, en provenance d’Italie, d’Espagne. Près de 500 personnes se sont ainsi retrouvées square Daviais. Sans aucune infrastructure adéquate, sans coordination de moyens humains et logistiques.

Solidarité citoyenne, associations et ville mobilisées
Les citoyens se mobilisèrent, donnant des tentes, duvets, matelas, vêtements, nourriture… Organisèrent une cantine géante L’autre cantine assurant plus de 500 repas par jour. Les associations continuèrent, comme depuis de nombreux mois, de se débrouiller. La ville de Nantes distribua 500 kits d’hygiène, mit des toilettes publiques à proximité des Bains douche de Baco, mandata La Croix rouge pour fournir des déjeuners du 2 juillet au 2 septembre. Une antenne de Médecins du Monde installa, pendant un jour, une clinique mobile pour dispenser des consultations et des soins.

Préfecture et ville se renvoient la responsabilité 
Le 23 juillet, Madame La Préfète, Nicole Klein, ordonna l’évacuation du square pour raisons sanitaires. Près de 450 personnes quittèrent les lieux. Un jour après, les logements n’ayant été trouvés que pour quelques dizaines, certains revinrent s’installer à proximité du square. D’autres, s’installèrent dans l’ancien Lycée Leloup-Bouhier. Le 2 août, les 250 personnes abritées au lycée furent délogées. Cette fois à la demande de la Maire de Nantes, Johanna Rolland. Retour à la case square. Mi-août, un gymnase fut mis à disposition par la Mairie, pour accueillir 90 personnes en priorité les plus malades.

Fin août, Johanna Rolland écrit au Premier ministre pour lui demander de prendre ses responsabilités. Rappelant que les conditions d’accueil et de séjour des étrangers, relèvent de la compétence de l’État, elle demande un plan d’urgence et la création de places en centres d’accueil pour les demandeurs d’asile.

Pendant ce temps, Nicole Klein affirme n’avoir plus aucune possibilité d’hébergement et s’étonne publiquement que la Maire n’ait pas demandé l’expulsion du square Daviais, un espace public, mais se soit empressée de demander l’expulsion d’un espace privé, le lycée Leloup Bouhier…

Une mise à l’abri provisoire de 698 migrants par la Mairie de Nantes
Le 17 septembre, 4 associations* et une dizaine de migrants, ont assigné les autorités** pour demander l’hébergement et l’amélioration des conditions sanitaires des 600 personnes du square. Le 19 septembre la Mairie demandait l’expulsion du square Daviais. Le 20,  les 698 migrants du square étaient mis à l’abri dans des gymnases. La Mairie de Nantes garantissant leur prise en charge jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée…

* les associations : la Cimade, la Ligue des Droits de l’Homme, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, et l’association de soutien au collectif des enfants étrangers –

 **  les autorités : la préfecture, la ville de Nantes et la métropole nantaise, la direction de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration, la direction de l’Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire et le CCAS de Nantes.