CONTEXTE

Le campement Daviais, une situation emblématique

En septembre 2019, la Mairie de Nantes logeait dans des gymnases 698 personnes, mettant un terme à trois mois de campement, en plein coeur de Nantes, dans des conditions sanitaires déplorables.

RETOUR SUR 3 MOIS DE CAMPEMENT

Un WC, des bottes de paille pour « pissotières », un unique robinet d’eau, 4 douches sommaires installées, des rats… Des abris de fortune et de la nourriture grâce à la solidarité d’hommes, de femmes, de citoyens ordinaires, de collectifs et d’associations. La suite…

Des moyens déficients

Pas assez de places dans les centres d’accueil, des  logements inaccessibles, des distributions de nourriture arrêtées avec les beaux jours… L’arrivée de migrants sur Nantes a mis en exergue le manque de moyens humains et financiers des services sociaux, des associations…

Des associations mobilisées

De nombreuses associations aident au quotidien les personnes à la rue. En décembre 2017, puis en mai 2018, elles tiraient déjà la sonnette d’alarme, dénonçant leur manque de moyens pour faire face au nombre croissant de personnes à la rue (migrants, familles, SDF).

Des citoyens solidaires

Heureusement des citoyens se sont organisés en créant l’Autre Cantine, cantine collective assurant 400 à 500 repas par jour, collectant des tentes, des vêtements… D’autres agissent au quotidien pour trouver un hébergement en urgence pour les femmes avec enfants, les mineurs…

COMMENT EST-ON ARRIVÉ À CETTE SITUATION ?

Ce campement, en plein coeur de Nantes, a rendu visible l’incapacité des infrastructures à trouver des solutions concertées et pérennes. Une situation ne datant pas de cet été…

«La présence des migrants à Nantes, n’est pas nouvelle», déclare Adeline Scanvion, responsable médicale de la Permanence d’accès aux soins de santé (PASS), une structure qui vient en aide aux exclus. «Ce qui est exceptionnel, aujourd’hui, c’est leur présence massive dans l’espace public, à la vue de tous. Jusqu’alors, tous leurs squats étaient cachés» (sources : article Libération du 13/07/2018).

Pour rappel, en mars 2018, près de 300 migrants étaient répartis dans plusieurs squats à Nantes. La situation était déjà tendue, les conditions insalubres. À l’époque,  le collectif de Soutien aux migrants Nantes déclarait « On les accompagne tant bien que mal mais ça ne suffit pas. Il faut la tenue urgente d’une table ronde réunissant la préfecture, la ville et tous les acteurs concernés par le sujet » (sources : article de « 20 minutes » du 15/03/2018).

En août 2018, toujours pas de table ronde. Pourtant à Nantes, en un an, les demandes d’asile ont augmenté de 28% (à l’inverse de beaucoup d’autres villes).

En France

En 2017, en France, 100 412 personnes ont demandé l’asile. Poursuivant ainsi une tendance à la hausse amorcée il y a quelques années avec les conflits en Syrie, en Afrique… La majorité venait d’Albanie, d’Afghanistan, d’Haïti, de Syrie et du Soudan. 36% d’entre eux ont obtenu le statut de réfugié.

UNE CRISE DE L’ACCUEIL

 « Ce qui se passe à Nantes, ce n’est pas du tout la manifestation d’une submersion de la demande d’asile en France », rétorque Pascal Brice, directeur de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra). « C’est surtout révélateur des progrès qui restent à faire dans le domaine de l’asile en France, notamment au regard de l’hébergement » (sources : 20 Minutes, article du 31/08/2018).

L’accès au logement est un problème quotidien pour de nombreuses personnes. En Loire-Atlantique, en 2016, 4 200 personnes ont fait une demande d’hébergements d’urgence. Le 115 a reçu 60 000 appels (11,5% de plus qu’en 2015). Les services sont saturés. A titre indicatif, le département dispose de 3 425 places dans les centres d’hébergement d’urgence (en 2017).

L’accueil des migrants est de la responsabilité de l’État. Dans les Pays de la Loire, 23 Centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), hébergent 706 personnes. Censés les accueillir pour toute la durée de l’étude du dossier de demande de statut de réfugié, la durée de l’hébergement se prolonge au delà. Les réfugiés ayant beaucoup de difficultés à trouver des logements classiques par la suite.

Dispositif d'hébergement

Plusieurs dispositifs d’accueil et d’hébergements dédiés aux demandeurs d’asile existent : CADA, HUDA, ATSA, ACO… Pour comprendre leurs différences et les situer à Nantes et sur le département, consulter le site de la CIMADE.

ET AUJOURD’HUI ?

Le problème demeure entier pour tous les nouveaux arrivants chaque jour à Nantes. Un squat évacué et des solutions d’hébergement provisoire trouvées in extremis, un autre squat se créé…  Les nouvelles places dans des centres d’accueil pour demandeurs d’asile manquent toujours à l’appel. L’accueil digne n’est pas d’actualité. 

Migrant

Personne qui quitte son pays d’origine -pour des raisons qui peuvent être économiques, familiales, politiques, climatiques -pour venir s’installer durablement dans un pays dont elle n’a pas la nationalité.

Pour en savoir plus, consulter le  guide en ligne « Lutter contre les préjugés sur les migrants ».

Demandeur d'asile

Tout étranger qui demande une protection à la France contre des persécutions dans son pays d’origine, pour des motifs religieux, politiques ou autres. Tant que la procédure est en cours, il est demandeur d’asile.  À l’issue de l’instruction de son dossier, le demandeur d’asile est soit reconnu réfugié, soit débouté de sa demande et devient un sans-papiers.

LA DEMANDE D’ASILE, un parcours COMPLEXE

Fuyant des pays en guerre ou des dictatures, les exilés demandent la protection de la France, en effectuent une demande d’asile.

La première étape de la demande d’asile en France : se rendre en structure de premier accueil pour demandeur d’asile ( SPADA) pour  se faire pré-enregistrer pour un rendez-vous au guichet unique pour demandeurs d’asile ( GUDA)  à la préfecture de Loire Atlantique. A l’issue du rendez-vous au GUDA, le demandeur dispose de 21 jours pour déposer sa demande d’asile, en narrant son histoire, à l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA).
Quelques temps après, il est convoqué par l’OFPRA à Paris pour qu’un officier entende son récit. Quelque temps après – de 1 à 4 mois – le demandeur d’asile reçoit une réponse : soit il est considéré comme réfugié et peut séjourner en France, soit sa demande est refusée, il est débouté. Il peut alors faire appel auprès de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Un avocat commis d’office plaidera son dossier. Ce qui peut prendre encore un certain temps. Après ce recours, soit il obtient gain de cause et devient réfugié, soit il est débouté et devient sans-papiers.

Lors de ce parcours, des associations accompagnent les demandeurs d’asile dans leur démarche administratives et juridiques.

 

Dysfonctionnement administratif

En juillet 2018, des associations dénonçaient « les dysfonctionnements des administrations de l’État en région et de leurs prestataires. Mettant les demandeurs d’asile en butte à des entraves matérielles et administratives qui les conduisent à vivre dans des conditions indignes et dégradantes… »

CIMADE Nantes

La Cimade conseille et accompagne des personnes étrangères dans leurs démarches pour demander l’asile en France. Elle intervient aussi auprès des des responsables politiques par des actions de plaidoyer. Elle informe et sensibilise l’opinion publique sur les réalités migratoires : mobilisations, presse, site Internet, réseaux sociaux…

Permanences juridiques :
Lundi de 18h à 20h & jeudi de 14h à 17h.

Où ?  33 rue Fouré, 44000 Nantes.

Contacts : 
Lundi 10h à 12h : 02 51 82 75 66.

 

+ d’infos : site de la CIMADE PAYS DE LA LOIRE

LDH Nantes

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) regroupe les femmes et les hommes associés afin de réfléchir, discuter, agir pour la défense des droits et libertés, de toutes et de tous. Plusieurs missions dont le conseil et l’accompagnement des personnes étrangères dans leurs démarches pour demander l’asile en France.

Permanences juridiques :
Lundi de 14h à 19h30.

Où ?  4 place de la Manu, 44000 Nantes.

Contacts : 02 51 86 22 39.
 


+ d’infos : site de la LDH Nantes

GASPROM

Le GASPROM est une association nantaise qui milite pour la liberté de circulation et d’installation de toutes les personnes. Les adhérents militent pour que toute personne qui arrive sur le territoire obtienne des papiers. Ils accompagnent également les personnes sans-papiers dans leurs démarches. Ils proposent aussi des cours de français.

Permanences juridiques :
Lundi de 17h à 19h et vendredi 18h à 20h.

Où ?  24 rue Fouré, 44000 Nantes.

Contacts :
 

 

L’idée  du site ?
Un espace pour renseigner les personnes souhaitant s’informer
et/ou témoigner de leur solidarité.
Créé rapidement, ce site est voué à être complété au fur et à mesure.
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